- étrésillon
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• 1676; altér. de estesillon (1333), « bâton servant à maintenir la gueule ouverte », d'où « bâillon » au XVe; de l'a. fr. esteser « tendre »; lat. pop. °tensare « tendre », de tensus♦ Techn. Pièce de bois qui soutient les parois d'une tranchée ou d'une galerie de mine, un mur qui se déverse ou qu'on reprend en sous-œuvre. ⇒ 2. étai, étançon. — V. tr. <conjug. : 1> ÉTRÉSILLONNER , 1676 .⇒ÉTRÉSILLON, subst. masc.A.— TECHNOL. Pièce de bois (ou parfois de maçonnerie) soutenant les parois d'une fouille, d'une tranchée, d'une mine qui risquent de s'effondrer, ou étayant, dans un bâtiment, un élément de construction. Cf. était, étançon. Poser des étrésillons; soutenir avec des étrésillons. Je pense qu'il serait peut-être bon de faire mettre des étrésillons entre les piliers malades (MÉRIMÉE, Lettres L. Vitet, 1870, p. 208) :• Entre les potelets on ménageait encore des étrésillons, obliques aussi, de bas en haut. Ainsi, le lien de la construction et son équilibre se trouvaient ramenés au centre même, assurés sur lui.PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 136.B.— MAR. Synon. rare de trésillon (ds ROB., Lar. Lang. fr.).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. XVe s. estresillon « bâillon » (Modus, éd. G. Tilander, 48, 7, var. B); 2. 1676 « pièce de bois disposée en travers dans une tranchée pour éviter un éboulement » (FÉLIBIEN); 1690 « pièce de bois destinée à étayer les murs » (FUR.); 3. 1900 mar. « morceau de bois dont on se sert pour serrer deux cordages » (DG). Altération de l'a. fr. estesillon « bâillon » (1333, Arch. S 1336, pièce 1 ds GDF.), dér. du verbe a. fr. esteser « tendre, étendre » (1262, J. LE MARCHAND, Miracles N. D. de Chartres, 60 ds T.-L.) d'apr. tesseiller « s'étirer » (1174-78, E. DE FOUGÈRES, Livre des Manières, éd. J. Kremer, 1100), les 2 verbes étant dér. de l'a. fr. teser « tendre » XIIe s. ds T.-L. (du lat. vulg. tensare, dér. de tensus, part. passé de tendere, v. tendre), le 1er par préf. es-, le 2e par suff. -eiller (-iculare); cf. le m. fr. tesillon XVe s. (Modus, éd. G. Tilander, 48, 7, var. I, L); 3 dér. d'apr. 1, de trésillon « id. » (1773, Bourdé de la Villehuet ds FEW t. 13, 1, p. 225a; peut-être empr. au prov. tresihoun « id. », [MISTRAL], FEW, t. 13, p. 225 b, note 9). Fréq. abs. littér. :3.
DÉR. Étrésillonner, verbe trans., technol. Étayer, soutenir avec des étrésillons. Étrésillonner un puits. Ces baies bien étrésillonnées par les arcs et par les barres d'appuis (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 317). Part. passé en emploi adj. Dans de larges galeries [de mine], on emploie des cadres étrésillonnés (BRESSON, Manuel prospect., 1923, p. 302). Rem. On rencontre ds la docum. le dér. étrésillonnement, subst. masc. Action d'étrésillonner, ce qui en résulte. Après avoir, à travers les éboulements, à l'aide (...) des étrésillonnements, voûté la Bièvre du boulevard de l'Hôpital jusqu'à la Seine (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 524). Cf. aussi VIOLLET-LE-DUC, op. cit., p. 127. — [], (il)étrésillonne [
]. Ds Ac. 1762-1932. — 1re attest. 1676 (FÉLIBIEN); de étrésillon, dés. -er.
BBG. — Archit. 1972, p. 61, 94; p. 86 (s.v. étrésillonner).étrésillon [etʀezijɔ̃] n. m.ÉTYM. 1676; altér. de estesillon (1333), « bâton servant à maintenir la gueule ouverte », d'où « bâillon » en anc. franç.; de l'anc. verbe esteser « tendre »; du lat. pop. tensare, de tensus, p. p. du lat. class. tendere.❖♦ Techn. Pièce de bois qui soutient les parois d'une tranchée ou d'une galerie de mine, un mur qui se déverse ou qu'on reprend en sous-œuvre. ⇒ Étai, étançon. || Soutenir qqch. avec, par des étrésillons. || Empêcher un éboulement en plaçant des étrésillons.♦ (1900). Mar. ⇒ Trésillon.❖DÉR. Étrésillonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.